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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 19:24

ecologie.jpgUne amie a reposté ça sur Facebook l’autre soir. Lisez, c’est beau :

Pourrait-on arrêter d'être si hypocrites ?! Nous sommes désolés pour les Philippines, nous leur envoyons de l'aide, de l'argent, des barres énergétiques, etc. et d'un autre côté nous ne changeons rien, bien au contraire, à notre train de vie ?! Oui, c'est tragique ce qu'il se passe là-bas, et oui, nous sommes en grande partie responsables de cela... alors, quoi.. Nous continuons à détruire notre planète mais nous agissons en héros en secourant ces pauvres gens ?? Je ne vois pas trop de différences avec ce que nous faisons et celle d'un adulte battant un enfant, qui lui donne une sucette pour calmer ses larmes, tout en sachant très bien qu'il recommencera aussitôt après.. Est-ce que, si cela se passait chez nous, nous changerions d'attitude ? Il est bien pratique que ces manifestations si brutales du changement climatique se passent si loin... La planète est bien faite ! Moi je vais monter mon chauffage, fait un peu froid en manches courtes, satané hiver, me prendre un bon bain à bulles roses et manger des fraises au sucre de canne pour me reconforter !! à la bonne vôtre !

Au début, j’ai eu le réflexe que beaucoup d’entre vous ont d’habitude : passer à autre chose. Vite faire défiler l’écran pour trouver plus passionnant et moins culpabilisant, comme l’amie qui poste des photos d’elle avec une vague pose histoire de quémander le compliment. Compliment qu’elle obtiendra nécessairement si elle a moins de 30 ans, même avec un visage de goret et un corps difforme.

Mais cette fois je n’ai pas pu. Ce message a été la goutte d’eau faisant déborder la cuve. Ce message représente la bêtise la plus subtile et la plus dangereuse, celle qui se cache derrière un discours aux apparences démystificatrices. Dans le monde merveilleux des internets, il y a eu deux périodes. La première où il suffisait de prendre le contre-pied d’une opinion dominante pour être en vogue (d’où la profusion dans les années 2000 des sites pro-ovnis et consort). La deuxième aujourd’hui où il faut prendre le contre-pied du contre-pied pour vaincre (d’où le renouveau actuel des thèses pro version officielle du 11 septembre). Dans les deux cas, et comme en politique, le réel n’a aucune importance. Seul compte le ressenti du réel.

Donc résumons cet appel courageux au réveil des consciences : s’émouvoir du sort des philippins est une réaction hypocrite, car notre mode de vie d’occidental est la cause principale du réchauffement climatique, qui lui-même est la cause principale de l’apparition de ces phénomènes météorologiques violents.

En supprimant la rhétorique, on peut commencer à travailler sérieusement. Je ferais donc simplement remarquer les élément suivants, que je porte à la connaissance du monde, en l’occurrence des trois paumés qui voudront bien me lire :

  • que le réchauffement climatique est une hypothèse tout à fait relative dans sa gravité, et son origine humaine loin d'être vérifiée, quoi qu’en dise le GIEC (voir par exemple les conférences de Vincent Courtillot, comme celle-ci, ou la thèse de Freeman Dyson)
  • que le GIEC est un groupe de clowns dont les rapports alarmistes sont parsemés d’erreurs grossières (voir par exemple leur bourde monumentale sur le recul des glaciers de l’Himalaya)
  • que les membres du GIEC sont, ou sont entourés, de lobbyistes foireux, dont le fameux « climategate » n’est qu’une preuve absolue parmi d’autres

Ceci est déjà en soi suffisant, mais le coeur du problème est bien sûr ailleurs, dans une sphère bien plus vaste que ces arguments de bout de chandelle qui n’intéressent que les bac+8 jamais sortis de leur labo :

  • la limitation de l’émission des « gaz à effet de serre » est avant tout le dernier moyen en date pour laisser le tiers-monde là où il est, en freinant son développement. Pour preuve, les nombreux documentaires sponsorisés qui foisonnent, dont celui de l’obscur libéral Al Gore.
  • elle est aussi la porte ouverte à la subvention ruineuse d’initiatives inutiles en matière « d’énergie propre », comme les éoliennes qui pourrissent les sols en plus du paysage sans aucune viabilité à l’échelle d’un Etat. Voir à ce propos la démonstration sans équivoque de Jean-Marc Jancovici devant des députés dont vous noterez au passage l’aigreur des questions.
  • le fameux consensus général est un mythe absolu, surtout dans la communauté scientifique. Sur des sujets aussi pointus, l’opinion d’un bac+8 en physique quantique qui ne s’est jamais intéressé sérieusement au problème a autant de valeur que celle de mon plombier, souvent moins (le plombier, comme d’autres petites gens, a au moins le mérite du contact permanent avec le réel). Ce qui est valable aussi pour les climatologues purs, c’est à dire les grands spécialistes d’un micro-domaine et donc la tête dans le guidon.

Mais je terminerai surtout avec des observations de bon sens :

  • les écologistes se veulent les défenseurs de la planète. Je leur ferai remarquer que la planète n’a pas besoin d’eux. Un réchauffement ne lui fera, si je puis me permettre le jeu de mots, ni chaud ni froid. Elle nous survivra et n’a pas besoin de nous pour ça. La « défense de la planète » est en fait une manière profondément hypocrite de parler de « défense des conditions permettant de garantir l’expansion continuelle de l’homme ». Si l’homme est réellement la cause du réchauffement, alors la seule thèse défendable est celle de Malthus. Un écologiste qui ne souscrit pas à cette vision est donc soit un utopiste absolument inconscient du réel sociologique et anthropologique (un chercheur par exemple), soit un hypocrite qui ne pense qu’à sa gueule.
  • les écologistes se teintent maintenant d’une conscience humaniste en expliquant que si tout le monde vivait dans notre mode de vie occidental, il faudrait 4 planètes, et que pour que tout le monde profite, il faut arrêter le gaspillage. Je leur réponds que si tout le monde vivait comme eux (rouler en vélo, chauffer un peu moins, acheter du café commerce équitable, tirer la chasse d’eau une fois sur deux), il faudrait quand même encore 3 planètes. La seule solution est de revenir au mode de vie du paysan africain, soit vivre dans une cabane, à pieds, et manger un poulet par an. Et ça, ce n’est pas demain la veille.

Mais comme souvent, quand il s’agit de voir la réalité en face, un abruti est toujours là pour nous sortir les énormités habituelles qu’on nous rabâche à longueur d’année : « il faut commencer par des petits gestes »… Comme dit le Taulier, c’est pas avec deux éoliennes et un tri sélectif que tu vas sauver la planète. Et non, contrairement aux films d’Hollywood, un vrai changement sociétal ne commence que rarement par un petit geste.

Alors, cher écolo de comptoir, il serait bon que tu revoies tes priorités et t’intéresse réellement à la défense de causes réelles, ce n'est pourtant pas ce qui manque.

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 01:18

Lance ArmstrongComme un écho à deux articles que j'avais écrit il y a très longtemps, c'est avec un léger sourire et un haussement de sourcil moqueur que j'ai assisté aux aveux publics de Lance Armstrong.

Pour ceux qui habitent dans une grotte, le septuple vainqueur du Tour de France vient d'avouer solennellement s'être dopé pendant toute sa carrière internationale. Un beau soubresaut d'honnêteté mis en scène par la célèbre Oprah Winfrey, cette humaniste devenue milliardaire en exploitant toute sa vie l'émotion et la pleurniche.

C'est aussi avec un léger sourire que j'ai pu constater l'hypocrisie générale du milieu, notamment tous les journalistes feignant le scoop et les quelques responsables de l'UCI faisant les choqués. En bref nous avons eu droit à la soupe habituelle des réactions inutiles et convenues.

Cependant, cet aveu me laisse sur ma faim...

Plutôt sûr de lui quant à avouer ses écarts, Lance Armstrong devient beaucoup plus évasif et donne une leçon de langage non verbal (pour les fans de Lie To Me ou les courageux ayant étudié Paul Ekman) lorsqu'il s'agit d'évoquer ses coéquipiers.

Pour ma part, au delà de l'exploit évidemment truqué des 7 Tours gagnés par un miraculé du cancer, je m'interroge surtout sur l'ascension fulgurante de son équipe, la formation américaine Discovery Channel (ex-US Postal), ayant commencé sur le Tour en 1997 pour être consacrée dès 1999 par la première victoire de son leader.

Une tentative d'explication...

Les trois événements sportifs les plus médiatisés au monde sont les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de football, et le Tour de France. Sur ces trois événements, les Etats-Unis n'en dominent qu'un seul, les JO, et de plus en plus difficilement face à la Chine. Connaissant à la fois l'impact que peut avoir une victoire dans l'esprit des téléspectateurs du monde entier, et aussi la propension des Etats-Unis à mettre des millions pour prendre la place du héros dans l'imaginaire collectif, on est en droit de se poser des questions.

Comment une équipe cycliste débarquant dans le circuit professionnel peut-elle aussi rapidement monter aussi haut ? Le dernier rapport de l'agence américaine antidopage conclut au "programme de dopage le plus sophistiqué, professionnel et réussi, jamais vu dans l’histoire du sport", ce qu'Armstrong ne réfute que timidement dans son interview. Un programme difficilement concevable sans un gros coup de pouce. Et ce n'est encore rien.

Au delà des performances truquées des coureurs de l'équipe, c'est surtout leur organisation sans faille et leur précision millimétrée qui retient l'attention pendant ces 7 Tours de France. Au début des années 2000, aucune autre équipe n'arrive sur la Grand Boucle aussi bien entrainée, et avec des stratégies de course laissant aussi peu au hasard.

En bref, une telle organisation ne semble pas pouvoir sortir de nulle part, surtout dans un sport aussi peu médiatisé outre-atlantique que le vélo.

Dans cette hypothèse, que deviennent alors ces aveux ?

  • Premièrement, un moyen de terminer l'opération de discrédit opérée depuis 20 ans sur le cyclisme. Une façon pour l'Amérique d'enterrer définitivement le sacro-saint Tour, après l'avoir dominé.
  • Deuxièmement, une façon de camoufler cette entreprise de propagande collective derrière le mea culpa individuel d'un coureur junkie.
  • Et troisièmement, finir sur un happy ending, ou le méchant se repent, comme dans tous les films de Walt Disney. Un bon moyen de redorer quand même un peu l'image de ce coureur. Sa dernière et plus belle échappée, en somme.

Des méthodes qui, si cette hypothèse était véridique, ne seraient pas sans rappeler celle employée à de multiples reprises pour camoufler d'autres événements plus sombres de l'histoire...

 

La Grande Boucle est bouclée !

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 14:29
Ingrid est libérée. Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre. Sur TF1, France Télévision, Canal+, M6, W9, LCI, e-télé, RFI, EuroNews, CNN, Al Jazeera, sur Le Monde, Le Figaro, Libération, L'Humanité, Minutes, Le Journal du Dimanche, Paris Match, Gala, Les Echos, Voici, sur France Bleu, Europe 1, RTL, France Inter, France Info, France Culture, RFM, Virgin Radio, sur Rue89, Scoopeo, Digg, OhmyNews, Youtube, Dailymotion, GoogleNews, sur 90% de la blogosphère. Et je me rajoute à la liste : Ingrid Bétancourt est libérée !

J'ai appris ça comme tout le monde, l'autre soir en allumant la télé vers minuit, me préparant à regarder quelque rediffusion d'émission de téléréalité, notamment Secret Story dont je n'avais alors, à mon grand dam, pu encore regarder aucun épisode (je me suis rattrapé depuis). Mais toutes les chaînes étaient en branle-bas de combat, les flashs spéciaux battaient leur plein, arborant tantôt des « En direct », tantôt des « Exclusif », voire de simples « Evénement ». Bref, le PAF était en ébullition.

Quelques secondes après que je tombe sur cette explosion de joie nationale, ma tante, qui ne perd jamais une occasion de montrer son conformisme, m'a sauté dessus par MSN interposé pour me faire part de la nouvelle, au cas où j'habite dans une grotte. Sa joie sincère se lisait à travers ses mots maladroitement orthographiés, non pas par lacune scolaire mais plutôt par handicap claviériste. Ma tante est de ces personnes dont vous avez tous le contact dans votre liste MSN qui met un quart d'heure à vous écrire des banalités, mais qui revient sans cesse sans jamais se décourager. Ma tante m'a donc sauté dessus pour m'annoncer la bonne nouvelle (que je vous livre telle quelle) :

Ma tante : coucou tu sais la bonne nouvelle!!ingrid betancourt a ete liberee!!!
La part de l'autre : je suis en train de voir ca
La part de l'autre : toutes les télés font un flash spécial
Ma tante : c super !!
La part de l'autre : ah
La part de l'autre : oui sans doute
Ma tante : c formidable  !apres 6ans d enfer.....suis tres contente  bises et bonne nuit

Lui ayant lancé, à la suite de cet effusion béate, un subtil « on s'émerveille de peu », la voilà partie dans une démonstration, que je vous épargne, gavée de bienpensance bobo et de banalités pénibles auquel je reste, malgré tous ses efforts, plutôt hermétique.

Car en effet, à l'annonce de cette nouvelle qui semble émerveiller la France presque autant que 11 blaireaux bleutés poussant une balle au fond d'un filet un soir de juillet 98, je reste pour ma part aussi stoïque que votre génitrice devant l'organe de papa après 20 ans de mariage. En lieu et place d'une joie incontrôlable, c'est une kyrielle (ca faisait longtemps que je voulais le placer celui-là) de pensées contradictoires qui me parcourent la boîte à saloperies.

D'abord, il serait faux de dire que je n'éprouve aucun sentiment de joie. Ou du moins de contentement, la compassion étant pour moi une notion plutôt étrangère. Subir pendant 6 ans les conditions d'hygiène déplorables, la torture, le viol (vraisemblablement), les menaces, la peur, les bestioles, l'enchaînement, l'éloignement de ses enfants, et peut être même la chanson de Renaud diffusée en boucle par les FARC juste pour la faire chier, on ne peut souhaiter ça même à son pire ennemi. Et ca me permet en outre de placer « on ne peut souhaiter ça même à son pire ennemi » qui, avec « dans les bras de Morphée » et la citation d'Andy Warhol, me placent en tête pour le trophée du blogueur le plus conformiste en matière de tournures qui se voudraient littéraires et qui n'en sont pas.

J'étais donc bien parti pour me joindre à la liesse populaire et aller rejoindre les « fêtes organisées devant toutes les mairies de France le 5 juillet » (je vous assure que je l'ai entendu. Je n'ai pas pu vérifier, je me suis exilé outre-Alpes pour l'occasion). Et puis j'ai zappé, zappé, zappé, et tout ce que j'ai trouvé, c'était Ingrid, Ingrid, et encore Ingrid. Minute après minute, le PAF et l'Internet se remplissaient d'Ingrid. Alors j'ai senti l'overdose me monter au nez. Et j'ai vu, comme tout le monde (sauf ma tante, apparemment), ce qui allait se passer. D'abord, des gros titres à ne plus en pouvoir. Toutes les actualités nationales et mondiales occultées par cette libération. L'emploi du temps de la miraculée étalé heure par heure en détails. La France avait beau être dans la boue jusqu'au trognon, on aurait un état de grâce pendant au moins quinze jours. Alors j'ai pesé le pour et le contre. Je le pèse encore...

Pour : Ingrid est libérée. Comme je me plais à le répéter pour le trophée, on ne peut souhaiter ce qu'elle a vécu à son pire ennemi.

Contre : On va en entendre parler pendant un mois.

Pour : D'autres otages ont été libérés avec elle.

Contre : Qui ? Tout le monde s'en branle.

Pour : Peut-être un espoir, comme se plaisent à le dire nos dirigeants de tous bords, Français ou Colombiens, que la lutte continue et que d'autres opérations soient montées pour libérer les autres otages croupissant encore au fond de la jungle.

Contre : Plus vraisemblablement, maintenant qu'Ingrid est libérée, c'est la fin du coup de projecteur sur ces pauvres otages.

Pour : La consternation de voir l'Amérique découvrir que 3 de ses ressortissants étaient prisonniers depuis plusieurs années.

Contre : Les américains s'en sont vaguement émus, surtout les deux candidats à la Maison Blanche, puis s'en sont re-branlés de nouveau dès le lendemain.

Contre : Une satisfaction pour tous les altermondialistes en mal de conscience qui ont vaillamment lutté pour « ne pas oublier Ingrid » en posant un GIF animé sur leur blog.

Contre : Renaud et toute la clique des bobos branchouillards droit-de-l'hommistes venant s'auto-congratuler chez Ardisson.

Contre : Sarkozy luttant pour ramener la couverture à lui alors qu'il a été hors-jeu sur toute la ligne.

Pour : La poilade devant les moyens que Sarkozy met en oeuvre pour ramener la couverture à lui : affrètement d'avion militaire pour ramener la belle Ingrid au pays, diner chicos avec De Villepin, suite au frais de la princesse (c'est toujours vous...) dans un hôtel de luxe, banderoles tendues devant l'assemblée nationale.

Pour : La grosse poilade en écoutant Ingrid remercier aussi bien Sarko que Chirac, De Villepin, et Dieu.

Pour : Le soulagement de ne plus voir la progéniture Bétancourt venir miauler chez Fogiel pour la libération de sa mère, avec la voix et le vocabulaire d'un brillant étudiant de Science-Po récitant les phrases apprises par coeur qui font verser la larmichette.

Pour : Apparemment, aucune rançon n'a été payée. La libération est due exclusivement à l'opération militaire réglée à la minute près : fausse mission humanitaire, agents doubles et « prises d'arts martiaux » pour maitriser les geôliers dans l'hélicoptère (dixit Le Figaro).

Contre : LOL. Reprenez avec moi les enfants : si tes impôts sont passés dans les 20 millions d'euros de la rançon, tape dans tes mains !

Contre : Des discussions interminables avec ma tante qui va encore penser que je suis un être sans coeur juste parce que je ne suis pas inconditionnellement heureux.

Pour : J'adore la faire tourner en bourrique.

Pour : Je n'ai pas entendu geindre Bernard-Henry Lévy. Mais c'est sans doute que je suis passé au travers.

Contre : Quand on joue avec le feu, on ne vient pas pleurer de s'être brulé. Au-delà de la phrase susdite qui pourrait elle aussi me faire gagner le trophée, je ne peux m'empêcher de ressentir un malaise à regarder les images d'Ingrid avant son enlèvement, dans un 4x4 au beau milieu du territoire des FARC, proclamer qu'elle sait ce qu'elle risque et qu'elle l'assume.

Contre : Il y a fort à parier que la belle Ingrid va reprendre sa lutte dans quelques mois, et rejouer avec le feu. Quid d'un nouvel enlèvement... Et quid de la réaction mondiale si ça se produit...

Pour : Ca m'a fait un article.

11 partout. Avec ce bilan, me voilà beau. C'est pourquoi après quelques jours de réflexion, je suis aussi avancé que quelques minutes après l'annonce de la nouvelle, ne sachant que penser de cet événement.

Alors, maintenant comme il y a quelques jours, j'en suis réduit à devoir, une nième fois, débrancher mon cerveau, et regarder les images qui défilent sur mon poste, la bave aux lèvres. Notamment cette image d'Ingrid avec le sourire radieux d'une miraculée qui me fait penser que peut-être y'a-t-il de la vie sur terre. Ou encore cette image d'Ingrid avant son enlèvement, tétons moulés dans un t-shirt jaune, qui déclenche en moi de douces rêveries pornographiques dans une cabane perdue au milieu de la jungle amazonienne.

Si tu es un éternel indécis doublé d'un être sans coeur et triplé d'un connard obsédé, tape dans tes mains...
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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 10:16
Encore dans un train à observer mes compatriotes. Cette fois elle était assise dans la rangée opposée, à ma droite. Le prototype même de la peste. Dans les 15 ans, brune, les cheveux mi-longs, un pull noir délavé, un jean délavé, un regard délavé. Des yeux légèrement globuleux. Les paupières ne sont retenues que par les muscles du front, ceux dont on se sert pour exprimer son ennui. Son père l'a accompagné à sa place et s'en est allé. Il était fringuant : blaser marine, boutons dorés, portable dans la poche, mais cheveux gras. On est dimanche. C'est fou comme la triste réalité d'une famille décomposée peut parfois autant transparaître.

Elle est venue à Paris, à regrets, se faire chier à passer le week-end réglementaire avec son père, comme l'a dit le juge. Son père, un cadre supérieur qui a merdé il y a 20 ans en épousant trop tôt la jolie fille arriviste qui passait par là. Elle disait l'aimer, mais ça n'était ni pour son air de jeune geek fraichement sorti de l'école, ni pour son humour d'ingénieur. Elle y a surement cru elle aussi pendant un moment, par naïveté machiavélique. Mariage, une petite fille. Puis bientôt le divorce. Peut être à cause des absences répétées du chef de famille, pour son travail. Le salaire faisait mouiller bobonne, mais par le train de vie nécessaire pour l'obtenir. Et ce ne sont pas les quelques coups de reins qu'elle se prenait de temps en temps par le jardinier qui changeaient quoi que ce soit à son mal-être. Un jour elle lui a dit. Le monde s'est écroulé pour lui. Il avait tout fait pour elle, pour elles. Travaillant jour et nuit, juste pour que sa petite famille ait tout le confort nécessaire. Et elle le poignarde. Il y perdra tout : la pension à vie, et sa fille.

"Un week-end sur deux et la moitié des vacances" a dit le juge. Il dit toujours ça. Suffisant, viable, lorsque les parents se respectent encore un peu. Mais un week-end sur deux et la moitié des vacances, c'est trop peu lorsque le reste du temps, sa mère lui répète que son père n'est qu'un con, produit du système, qui bosse comme un dingue pour se payer son écran plasma. Elle est d'accord avec sa maman, sa meilleure amie. Tu parles ! L'altermondialisme est à la mode.

Un soir de semaine dans une ville de province.

Va voir ton père ma chérie, il le faut, c'est comme ca. Soit gentille avec lui, lui dit-elle, avec ce petit rien dans la voix et le regard qui fausse l'ensemble.

Dans un TGV, un vendredi soir.

Mon père est un con, un produit du système, qui bosse comme un dingue pour se payer son écran plasma. Elle me dit d'être gentille avec lui. Elle m'en demande trop. Ca n'est pas mon père. Je ne peux avoir un père pareil. Je hais tellement son mode de vie, dans lequel il ne voit rien, ni l'horreur de la mondialisation, ni les enfants qui meurent en Afrique. Allez, je vais me repasser Beyonce sur mon iPod pour oublier ma condition.

Paris, quai de la gare, quelques heures plus tard.

Tiens, il est là, il me regarde avec son air béat. Je veux bien faire les pires choses sur Terre, mais être chaleureuse avec lui, c'est m'en demander trop.

Elle est là, elle arrive. Le soleil de ma vie. Ma fille, ma bataille. Elle m'a tellement manqué ces deux semaines. Un week end c'est court. Je vais la gâter, la chérir. Je l'aime plus que tout au monde. Elle a encore ce regard vide. Mais ce week end je vais lui montrer que je ne suis pas le raté qu'elle croit. Même si ça me coute. Les affaires ne sont plus ce qu'elles étaient, mais tant pis. Tout pour ma fille.

Il va encore vouloir qu'on fasse tous les trucs possibles et imaginables pour tenter de passer pour ce qu'il n'est pas. Tant pis pour lui, je vais lui en faire baver. Tant qu'à avoir un père con et riche, autant en profiter.

Paris, quai de la gare, un dimanche soir.

Allez, plus qu'un quart d'heure. Mon train est là, la délivrance. Ce week-end a été pénible mais au moins je l'ai fait raquer. Il a peur que je m'ennuie pendant le voyage. Qu'à cela ne tienne, passons au Relai H, j'ai repéré deux magasines équins qui m'intéressent.

Je l'accompagne jusqu'à sa place dans le train. Je n'ai envie de donner à sa mère aucun grain à moudre. Et elle va tellement me manquer. Je l'installe, je tente de lui parler une dernière fois. Elle ne lève même pas les yeux vers moi. Je ne suis pas encore descendu du train qu'elle lit déjà son magasine. Sa mère à raison, je suis un raté, un con, un produit du système, qui bosse comme un dingue pour se payer son écran plasma. J'hésite à attendre devant la fenêtre que le train parte. Non, elle est grande, et nous sommes comme des copains qui allons bientôt se revoir... De toute façon elle ne me regardera même pas. Ce soir je vais boire.

TGV à quai d'une gare de province, quelques heures plus tard.

Maman est là, elle m'attend sur le quai. Je suis contente de la revoir. Ca va faire du bien de retrouver enfin ma vraie vie. Tiens, elle a le même air que l'autre raté vendredi. Comment a-t-elle pu tomber amoureuse d'un type pareil ? Comment a-t-elle pu me faire ca ? J'ai la pire famille du monde.


Comme prévu, sa mère est encore bien pour son age. Elle a dû être belle.
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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 10:53
"Houston, I think we've got a problem"

Eh bien, oui, j'ai un problème. Oyez oyez braves gens, fans de tous horizons et visiteurs occasionnels, vieux comme jeunes, grands comme petits, hommes comme petits animaux de compagnie qui font la vaisselle, le monde à besoin de vous (bon ok, j'ai besoin de vous).

Les méandres du langage sont parfois impénétrables, et aboutirent l'autre jour à une prise de bec agrémentée de jets d'assiettes, de noms d'oiseaux et d'atémis bien ajustés entre votre serviteur et une personne chère à mon coeur que je ne citerai pas parce que non, c'est mon blog.

Nous étions donc un mardi, et il vint dans la conversation que je lui parle de vendredi prochain. Après moultes incompréhensions, nous en arrivâmes à nous rendre compte que nous ne parlions pas du vendredi de la même semaine.

Pour elle, l'expression vendredi prochain se prend au sens littéral, à savoir le prochain vendredi qui vient après le jour où en en parle, donc en l'occurence 3 jours après le jour où nous en parlions. D'après le Littré, elle a tout à fait raison.

Mais pour moi, l'expression vendredi prochain s'emploie par opposition à vendredi tout court, et désigne le vendredi venant immédiatement après celui que j'aurais désigné par "vendredi" tout court. En somme, vendredi prochain est pour moi une contraction de vendredi de la semaine prochaine.

Je ne vous demande pas une analyse linguistique, ni un gros copier-coller de sites pseudo-référents.

Mais, juste par curiosité, quand on est mardi et qu'on vous parle de vendredi prochain, vous comprenez quoi vous ?
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12 février 2007 1 12 /02 /février /2007 09:00
J'aime faire remarquer la petite tâche de sauce sur le revers de veste le lundi matin...

Hier, madame Royal annonçait en grandes pompes son programme qui va sauver la France. Dans le TGV de retour de Paris, je me retrouvai au milieu d'un banc de jeunes socialistes aux tee-shirts rose et blanc arborés par dessus le pull. J'écoutais vaguement les envolées lyriques d'une jeune et grosse militante qui assurait, entre une bouchée de kébab et un rire bruyant et pénible digne d'une gamine de 8 ans, qu'Hollande lui avait causé des bouffées de chaleur. Merci, ô lecteur mp3 adoré, d'épargner à mes oreilles telle pollution auditive.

Bref, de retour à la civilisation, là où le silence règne et où l'internet coule à flot, bref, enfin calé dans ma chambre de geek, je suis allé voir le programme de la belle Ségo. Et je suis tombé là-dessus.

Alors j'imagine que la boulette va être vite corrigée, donc je vous la livre dans le texte. Je parle de la fin du paragraphe d'introduction :
"Je compte encore et toujours sur vous pour porter, auprès de moi, ce « Pacte présidentiel », pour l’expliquer, le défendre, l’incarner. Et lorsque sera venu le temps de le mettre en œuvre, je compterai encore sur vous, car c’est ensemble que nous le réaliserons. Grâce à vous, je serais la présidente..."

Et oui, un petit S s'est glissé là où il ne fallait pas. Un petit S bien gênant. Un petit S qui transforme la virilité d'une accroche de conclusion ("Avec vous, nous irons conquérir le monde, je serai présidente et ferai de vous mes lieutenants, pour un monde plus juste") en une sorte d'indécision enfantine ("on dirait que je serais présidente et on irait goûter tous ensemble"). Ségolène Royal au pays des Teletubbies en somme...

Bon allez, ne m'en voulez pas, c'est juste la tâche sur la veste. Et j'ai pas le temps pour l'instant d'analyser son programme, et puis après tout, je n'ai même pas à le faire. D'autres l'ont fait pour moi. François Hollande en tête, qui déclame samedi dernier sur 7SUR7.be qu'il faut voter Royal pour... ne pas avoir Le Pen au deuxième tour. Je le cite :
"Le seul moyen d'éviter une répétition du 21 avril 2002 est de « voter utile » pour Ségolène Royal, a déclaré le premier secrétaire du PS, François Hollande, vendredi soir à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). « Il faut qu'il y ait un second tour entre la droite et la gauche si on ne veut pas revenir au 21 avril » 2002, où, au soir du premier tour, la gauche s'était retrouvée éliminée du second tour de la présidentielle, a affirmé M. Hollande à la presse. Le second tour de la prochaine présidentielle « sera entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal », a-t-il ajouté."
Au delà du fait qu'il semble lui aussi déjà connaître le résultat du premier tour, ça sent les arguments solides et le programme bien défendable tout ça !

Allez, courage les socialistes, la route est dure, mais la bravitude est au bout (oui c'est facile...).
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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 15:18
Un peu de politique aujourd'hui. Venant d'un jeune con comme moi, ça ne vaut rien, mais ça fait deux blogs de jeunes cons que je croise qui en font alors je me conforme.

Hier soir j'allumais ma télé, bien décidé à en parcourir les 6 pauvres chaînes et l'éteindre aussitôt avec consternation, quand je tombai sur le début de l'émission A vous de juger, présentée par la pulpeuse Arlette Chabot. Je tendis l'oreille pour en écouter le thème, et, alors qu'il me restait encore 4 chaînes à parcourir, la consternation m'envahit déjà.

L'émission réunissait deux politiciens (on ne dit plus politicien, ca fait magouilleur, on dit politique), deux politiques donc : François Hollande, venu porter la parole de sa candidate de femme, et François Fillon, défenseur du sieur Sarko. Le principe de l'émission était de les faire débattre du programme de leur candidat respectif, en les confrontant parfois à des spectateurs, puis à deux autres figures marquantes de l'élection présidentielle : la sexy Marine Le Pen et la bonnasse Arlette Laguiller.

Un doute me prit au ventre. Etais-je resté ensommeillé, ou faille-spatio-temporalisé pendant plusieurs mois ? Nous trouvions-nous déjà au moment de l'entredeux tours de l'élection présidentielle ? Non.

France 2, chaîne publique et payée par mes sous (mais non je ne paie pas la redevance, j'habite chez ma mère, bordel pourquoi faut-il toujours que quelqu'un dans le fond de la classe ouvre sa gueule et jette à la figure de mes lecteurs mon oisiveté et ma confortable situation privilégiée  d'habiteur-chez-ses-parents ?), France 2 détient donc, trois mois jour pour jour avant l'entredeux tours, déjà le résultat du vote : le fameux duel ségo/sarko.

D'entrée, la toujours pulpeuse Arlette Chabot annonce le programme de la prochaine émission, sans doute pour se détaxer de cette partialité antidémocratique : l'invité de la fois suivante sera Jean-Marie Le Pen, seul, confronté à plusieurs interlocuteurs ponctuels. On restera donc dans l'objectivité journalistique. Vivement un débat Laguiller/Besançenot pour compléter le tableau...

J'avoue, j'ai faibli : j'ai éteint la télé. Et je me suis mis à réfléchir. Il y a 5 ans, on nous avait annoncé six mois avant le deuxième tour le duel Chirac/Jospin. Même Lionel y croyait, on le revoit face à la question d'un journaliste « que ferez-vous si vous n'êtes pas au second tour ? », et lui de répondre dans un éclat de rire « je préfère ne pas envisager cette éventualité ». Il aurait pourtant mieux fait !

Aujourd'hui, l'histoire, disant merde à Cornelius Castoriadis, semble se répéter à l'identique. Et moi je me pose une question idiote : il y a 5 ans, le « troisième homme » de la présidentielle fut celui qu'on attendait comme titulaire. Et si cette année le troisième homme était une femme ?
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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 13:29
Mercredi, 15h, rayon bouquins de la Fnac. Je viens de me taper la traversée du magasin à marée haute, l'ascension du premier étage par la face nord (l'escalator était en panne). De mon perchoir j'ai pu contempler le rayon musique, volière de bécasses à talons qui éructent de leur voix mélodieuse et cristalline des cris de ralliement tels que "ouah trop d'la balle le dernier snoop dog" ou encore "t'sais Diam's j'l'ai vu en concert t'sais, c'était d'la bombe quoi".
Enfin arrivé dans mon antre, les pages blanches s'étalent devant moi. Un air de Miles Davis échappé du rayon Jazz, mis à l'écart de la volière, m'arrive aux oreilles. Ca sent le papier et la moquette. Je saisis le dernier Houellebecq. Je me sens bien. J'ai à peine commencé ma lecture quand j'entends :

Mamaaaaaaaaaan !!!!!

Un cri insupportable, aigü, qui me déchire les oreilles, me provoque une vague de stress et des envies de meurtres. Je cherche des yeux la bestiole qui a produit un tel son. A deux rayons de ma position, un enfant fait un caprice. Mon liebensraum est violé. Ca y'est, j'ai les nerfs.

Soyons clair, je n'ai rien contre les merdeux. Un chiare n'est rien de plus qu'un petit animal, en plus sale et plus pénible. Et en plus j'adore les animaux. Non vraiment, je n'ai rien contre. En revanche, je ne supporte pas l'aura qu'ils créent autour d'eux, la bêtise ambiante qu'ils produisent naturellement chez leurs ainés.

Pourquoi toute personne normalement constituée, lorsqu'elle entend un gosse hurler, ne peut pas retenir un sourire niais d'attendrissement ? Pourquoi, lorsqu'un merdeux fait un caprice ignoble à sa mère, quelqu'un vient toujours lui caresser la tête en disant "mais qu'il est meugnon !!! A cet age ils sont merveilleux..." ?

La palme de la niaiserie revient bien sûr aux parents eux-mêmes, toujours béats d'admiration devant les prouesses de leur progéniture. Je reste subjugué par le talent qu'a une mère pour parvenir à placer dans n'importe quelle conversation qu'elle a des enfants : "La réunion de cet après midi ? Non je dois aller chercher mes enfants à l'école" ; "Le match à la télé ? Ah ca me fait penser qu'il faut que je repasse le maillot de foot de mon fils". Mieux que ca, elles arrivent souvent à présenter les choses comme si c'était un énorme exploit de leur part d'arriver à concilier leurs mouflets avec le reste de leur vie : "La réunion de ce soir ? Je dois aller chercher mes enfants à l'école, mais je pense que j'arriverai à être là, même si c'est difficile". Je me souviens même d'une ex-collègue qui était parvenu à faire les deux en même temps :
Moi : "J'ai fini mon taf, je rentre."
Elle : "Ah, moi je dois encore terminer quelque chose. Mes enfants vont m'attendre."
J'esquisse un froncement de sourcils tellement je trouve le placement malhabile.
Elle, conne de mère aveuglée, croit m'avoir ferré avec ses rejetons : "oui j'en ai deux, c'est dur mais j'arrive à gérer tout en même temps."
Je ne peux résister, je joue avec elle : "Comment ils s'appellent ?"
Elle, persuadée d'être la reine du monde : "Victor et Aimeline."
Moi : "Connasse" (l'ai-je dit ou l'ai-je seulement pensé très fort ?)

A croire que les parents se découpent un bout de cerveau pour le donner au foetus. Et se mettent ensuite, devant les difficultés qu'ils rencontrent mais doivent surmonter coûte que coûte, à s'imaginer au dessus. Moi je sais ce que c'est que d'élever un enfant. Toi non. Donc ferme ta gueule et écrase toi dans le bus pour laisser passer ma poussette. Les cris de mon enfant te gênent ? Tu peux aller sucer des bites plus loin, de toute façon tu es trop con pour te rendre compte à quel point les hurlements d'un enfant sont merveilleux.

Je trouve l'apogée du plaisir malsain lorsque j'entends deux mères parler ensemble. Le débat est toujours jalonné de quelques piques acérées sur leurs méthodes d'éducation. L'un est un peu potelé, l'autre a des problèmes à l'école, il n'en faut pas plus. Et moi j'e contemple, avec la délectation du stratège observant ses ennemis s'entretuer.

Et dire qu'un jour je deviendrai comme tous ces gens...
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18 septembre 2006 1 18 /09 /septembre /2006 13:56
Midi McDo.

Je viens d'affronter 4mn38 d'attente, contemplant les belles photos de burgers et autres Deluxe Potatoes, salivant déjà en pensant au festin que je vais m'engloutir. Une charmante jeune fille exploitée par la société me demande avec un sourire résigné mes désirs.

Chez McDo, la commande est plus qu'une énumération de voeux, c'est une distinction sociale. Chaque sandwich, chaque menu est l'occasion pour la caissière (pardon, chez McDo on dit "équipière") de poser une liste de questions complémentaires destinées, sous couvert d'une fausse attention au client, à vous faire consommer plus. Vous commandez un burger : "avec le menu ou juste le sandwich ?". Un menu : "best of ou maxi ?", "frites ou potatoes ?", "quelle boisson ?". Seuls les habitués savent anticiper toutes les questions et produire une commande parfaitement ininterrompue. Dans ces rares cas, l'équipière nous gratifie généralement d'un petit sourire teinté à la fois de complicité et de pitié (vous l'avez devancé sur tout les plans, mais cela signifie que vous venez vous gaver des saloperies macdoniesques régulièrement).

N'ayant que faire de sa pitié, et pensant que ma carrure filiforme fera illusion, je tente la commande parfaite :
Moi : Un menu McChicken... (je réagis à temps) ...best of !
J'ai eu chaud. Elle prend sa respiration en vue de me poser la première question. Je la laisse faire. Toujours laisser venir l'adversaire pour mieux le renvoyer dans les cordes, et puis ca me laisse le temps de me remettre de mon léger faux-pas. Ca y'est, elle est sur le point d'expirer, j'attaque :
Frites et Sprite !
C'est une victoire, elle n'a pas eu le temps de réagir, je suis génial. Je lève les yeux pour contempler sa mine dépitée. Mais... attends un peu... elle n'est pas dépitée, elle a même le sourire... Pourtant non, j'ai pas merdé, je ne peux PAS avoir merdé. J'ai rattrappé la première question in extremis et je lui ai renvoyé la deuxième dans les dents. Alors quoi ? Je me tétanise, j'attends sa répartie avec terreur...
Un grand Sprite ou un moyen ?
Dans mes dents. Imparable, deux questions pour le prix d'une. J'avais paré celle du maxi best of mais pas celle-là. C'est tout simplement impossible. Mais je suis fair-play, j'accepte même son "grand Sprite", même si je trouve la question à la limite du règlementaire parce que me faire facturer un maxi best of, ca n'est finalement pas ce que j'ai commandé...

Je décide de terminer quand même ma commande en beauté, pour le sport, mais le coeur n'y est plus, et j'ai l'impression que de son coté, mon équipière a bien compris qu'elle avait déjà empoché la victoire. Les trois autres sandwiches que je commande se font donc sans interruption.

17,60 euros plus tard, je m'en vais mollement poser mon postérieur et entame le déballage de mes denrées. Boîte du McChicken ouverte, j'attrappe cette saloperie d'un coup de main expert (la manière de manger un burger de McDo peut également être assimilée à une distinction sociale. Le monde est divisé en deux catégories : ceux qui savent manger un Big Mac sans faire tomber un seul bout de salade et les autres). J'approche lentement ma bouche écartelée vers le pain, je commence même a ressentir la chaleur du poulet quand... c'est le drame.

Une odeur désagréable vient me chatouiller les narines. Plus que désagréable. Presque nauséabonde. Je cherche des yeux quel immondis peut produire de telles émanations. Après quelques secondes de recherche, la triste vérité me saute aux yeux : l'odeur provient de mes frites.

Comment est-ce possible ? Comment les frites de McDo, jadis élevées par ma conscience au rang de meilleures frites du monde, peuvent-elles maintenant sentir le rat crevé ? J'examine toutes les hypothèses, scrute ces patates tranchées sous tous les angles, déballe mon microscope de poche et mon accélérateur de particules en kit et en vient à la conclusion que le sieur Ronald McDonald's a décidé sans mon accord de changer son huile.

Pourquoi ? Mais pourquoi cher Ronald as-tu décidé comme ça sans préavis de modifier l'huile de tes frites ? De quelle obscure analyse de marché balancée par les cours fluctuants du tournesol as-tu conclus qu'il fallait absolument effectuer un tel remaniement ? Quel jeune con frais émoulu d'une école de commerce des bas fond du classement national a-t-il pu te faire croire à une telle nécessité ? As-tu pensé à ces millions d'enfants qui viennent chaque jour cultiver leur obésité latente dans tes restaurants ? A tous ces gens que tu drogues en mettant des produits addictifs dans tes sandwiches pour qu'ils reviennent jour après jour s'empifrer, et qui désormais y réfléchiront à deux fois avant de choisir entre Quick et McDo ? Et tous ces cardiologues qui ont déjà pris un crédit pour leur mas provençal, en prévision de leurs futures testicules dorées par l'augmentation de la moyenne pondérale française ?

Cher Ronald, sache que cette modification radicale me déplait au plus haut point. En conséquence, la décision a été prise à l'unanimité plus ma voix de boycotter tes restaurants pour une période indéterminée. A bon entendeur, salut.

Chaton, qu'est ce qu'on bouffe ce soir ? Comment ca y'a plus rien dans le frigo ? Bon...
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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 21:52
Mmmhhh... Quelle douce et agréable sensation que d'avoir raison de temps en temps...

Quelques jours après mon post sur le dopage dans le sport, notamment le cyclisme, quelle ne fut pas ma non-surprise de voir le nouveau maillot jaune du Tour 2006 se faire choper comme un débutant. Il faut dire qu'il n'avait rien fait pour se faire oublier... Après une étape désastreuse de Bourg d'Oisans à la Toussuire, où il se fait mettre plus de 10 minutes dans les dents par le vainqueur de l'étape Rasmussen, et où Oscar Pereiro Sio reprend le maillot jaune avec 8'08'' d'avance, notre Floyd Landis reprend le lendemain une pêche de tous les diables et grignote pas moins de 7' au leader (avec une échappée en solo prenant jusqu'à 9'30'' au peloton) lors de l'étape St Jean de Maurienne - Morzine, avant de reprendre le maillot jaune deux jours plus tard au contre-la-montre.

Passer d'un tel "jour sans" à un tel "jour avec" constitue déjà un exploit quasi-unique dans l'histoire de la Grande Boucle, mais en parler ensuite avec une telle désinvolture, c'est à mettre dans les anales. Malheureusement pour notre chez américain, les prélèvements effectués après l'étape St Jean de Maurienne - Morzine dans laquelle il s'était déguisé en roquette le donnent positif à la testostérone.

Deux observations, jamais relevées dans les médias pourtant généralement friands de scandales et de théories du complot, me sautent aux yeux :
D'abord, la testostérone est une substance dopante qui n'est plus utilisée dans le peloton depuis plus de 20 ans, tellement elle est facilement détectée de nos jours. Une seule explication : Floyd Landis a dû utiliser la testostérone pour masquer d'autres substances plus dopantes. En effet, le masquage de substances par d'autres est une pratique extrêmement courante qui, en plus d'être généralement efficace, fournit aux sportifs démasqués la meilleure excuse : "comment pouvez vous imaginer que je me dope à un truc pareil qui n'est plus utilisé depuis 20 ans ?" Excuse entendue notamment dans la bouche de Djamel Bouras lors de ses affaires de dopage à la nandrolone (un dérivé de testostérone) en 1996.

Ensuite, après une nette baisse de régime lors des étapes à l'Alpe d'Huez puis surtout le lendemain à La Toussuire (les 18 et 19 juillet), Landis repart comme une fusée le jour suivant, tendant à indiquer qu'il a du se gaver comme une oie lors de sa nuit du 19 au 20 à la Toussuire. Or, qui était justement arrivé sur le Tour la veille à l'Alpe d'Huez ? Lance Armstrong bien sûr ! Débarqué sur le Tour en tant que VIP, d'abord incognito puis forcé par la pression médiatique à faire une conférence de presse, on a pu le voir dans la nuit du 18 au 19 dans une boîte de nuit de l'Alpe d'Huez. Se pourrait-il que ce patriote américain ait voulu venir en aide à un confrère en difficulté en débarquant de son lointain pays comme l'oncle Cristobal, les valises pleines de cadeaux...?

Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? Après les accusations de dopage qui ont pesé sur lui l'année dernière, largement reléguées par les médias européens, on peut comprendre qu'il soit aigri contre le peuple franchouillard, cette masse populassière qui refuse mesquinement d'accepter sans vérifications qu'un sale yankee vienne rafler 7 Tours de France avec un traitement de faveur (le cancer qu'il a vaincu en 1997 l'autorise à prendre des corticoïdes, substances interdites aux autres coureurs. Rappelons pour information que corticoïde est un nom générique désignant plusieurs substances, dont les androgènes, types d'hormones dont la plus connue n'est autre que la testostérone...). Aigri donc par le peuple français, aigri aussi contre le Tour de France et son propriétaire, ASO (Amaury Sport Organisation) qui ne l'a pas vraiment soutenu outre mesure lors de ces accusations. On peut raisonnablement penser que jeter le discrédit sur l'évênement sportif le plus populaire au monde après la Coupe du monde de football ne serait pas pour lui déplaire...

Et le discrédit est jeté ! Chronologie sélective :
  • Affaire Festina en 1998, qui révèle un dopage organisé à l'échelle des équipes de coureurs, notamment l'équipe Festina dans laquelle figurent les français Richard Virenque et Laurent Brochard
  • Affaire Rumsas en 2002, dans laquelle la femme du coureur Raimondas Rumsas est prise par les douanes françaises le coffre de voiture plein de produits dopants, et Rumsas est contrôlé positif lors du Tour d'Italie
  • Forts soupçons de dopage sur Lance Armtrong en 2005 : le journal L'Equipe révèle un contrôlé positif à l'EPO sur des échantillons pris pendant le Tour 1999. Cependant, il ne reste plus d'échantillons pour une contre-expertise, laissant à Lance Armstrong le bénéfice du doute
  • Enfin, cette année, la veille du départ du Tour, les favoris sont évincés (Ullrich, Basso, Mancebo, Sevilla et Vinokourov) pour être mouillés dans l'affaire Puerto qui touche le cyclisme espagnol

Après l'éviction des favoris, les observateurs se pavanaient d'un Tour propre, d'une course saine, d'un retour aux valeurs du cyclisme et du sport. Cette douce utopie aura duré un mois, avant le coup de hache le plus sec de l'histoire du Tour de France : le dopage du maillot jaune. De quoi détruire pour de nombreuses années la réputation du cyclisme et du Tour auprès du public. Et la réaction ne s'est pas faite attendre : une télévision allemande vient de se plaindre des coûts exorbitants demandés par ASO pour la retransmission de la course. Quitte à payer pour voir pédaler des junkies, autant faire une nouvelle émission de télé-réalité, ca coûte moins cher. Sans parler des conséquences internes : si la contre-expertise confirme la présence de testostérones, Floyd Landis sera disqualifié, le maillot jaune (et les primes qui vont avec) reviendra donc au deuxième : Oscar Pereiro Sio, qui a déclaré refuser ce titre si on venait à le lui proposer. Pas de vainqueur au Tour 2006 donc. En outre, de gros problèmes publicitaires viennent s'ajouter : photos finish et podium sur les Champs-Elysées qui ne valent plus un clou, d'où des grosses interrogations sur la sortie ou non des livres et dvds édités par la société du Tour de France comme chaque année. En bref, un bordel monstrueux qui arrive juste l'année de la passation de pouvoir entre Jean-Marie Leblanc et Christian Prudhomme à la tête de la société. On lui souhaite bien du plaisir pour reprendre ce qui était la poule aux oeufs d'or (le Tour de France est l'évênement rapportant le plus au groupe ASO, lui permettant de financer des gouffres à fric comme le Dakar) et va peut-être se transformer en Bérézina.

Bien sûr, tout ceci n'est que supposition, et puis, ça paraît trop simple. Un ex-dopé qui débarque, un compatriote en difficulté qui repart, qui l'emporte, et qui sourit niaisement quand on lui parle de l'affaire et de ses implications pour le Tour, comme s'il n'attendait que ça... Non vraiment, c'est trop simple.

Enfin, dans le doute, merci tonton Cristobal !
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